15 septembre 2007

 

Modèle et simulation informatique.

A l'heure où la future épreuve pratique de maths au bac S fait couler beaucoup d'encre , une émission enregistrée sur France Culture il y a quelques jours intitulée" Du modèle à la simulation informatique."

Résumé:


Longtemps le mot de modèle, du latin modus, la mesure, a désigné un objet que l’on reproduit par imitation. Il y eut le modèle d’écriture. Il y eut la figure de terre ou de cire. Il y eut les automates que d’Alembert chérissait, et dont le cinématographe, tel qu’il est pensé chez Robert Bresson, métamorphosera l’allure en se chargeant de libérer les hommes de leurs petites habitudes et répétitions. Il y eut les expériences sur les maquettes, grâce auxquelles les ingénieurs constructeurs se rendaient compte des qualités nautiques des bâtiments qu’ils construisaient. Avant de se transmuer en une nouvelle imagerie, sortie de nos ordinateurs, le démon de l’analogie fut pendant plusieurs siècles le compagnon des tailleurs, des bâtisseurs, voire des physiciens, tel Maxwell, attachés aux modèles iconiques comme le peintre à son modèle. Celui-ci pour autant n’a pas totalement disparu de nos images virtuelles. Les objets informatiques, à leur manière, participent d’une exteriorisation de la matière et des corps, au même titre que certaines de nos figures passées, ils sont un double de la réalité, une réplication virtuelle.
Quelle histoire ! Car c’est en effet au XVIe siècle que le terme de modèle apparaît et c’est vers les années 1960 que les modèles prirent progressivement toute leur place dans la recherche scientifique et dans la méthodologie, pour aboutir aujourd’hui à la simulation informatique laquelle a très tôt supplanté les différentes techniques traditionnelles de modélisation. Mais avant cette époque fructueuse, la méthode des modèles formels s’était déjà imposé à la biologie quantitative de la morphogenèse. Un renouvellement général de la légitimation des formalismes en science de la vie avait déjà vu le jour durant les années 1920-1950. Et après la vogue des objets formels, il fallut se pencher à nouveau sur la culture matérielle des scientifiques, et notamment sur les manières concrètes de construire, d’appliquer, de manipuler des modèles. Une conclusion s’est alors imposée à certains de ceux qui avaient suivi cette longue histoire de la modélisation et de la simulation. Avec le développement progressif et irrépressible de la simulation par ordinateur, le modèle de l’analogie, en un sens celui de la représentation, s’effondrait. Il pouvait y avoir des simulations sans modèle. La simulation ne renvoyait plus à du déjà connu.
Les poupées de cire, on les comprend, s’en effayèrent. Pour combien de temps ?
Ce sera la question du jour…..

Invités:
Franck Varenne. maître de conférence à l’université de Rouen
Giuseppe Longo. logicien et épistémologue, professeur à l’ENS
Philippe de Reffye
. chercheur au Cirad




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