11 octobre 2007
E= mc²
" Ne lisez pas cette formule à la manière d’Einstein. Ici, E désigne l’enseignement mathématique, m la mathématique elle-même, le contenu de cet enseignement et c la communication c’est-à-dire la manière dont une certaine information est fournie à l’élève, le climat dans lequel s’instaure un échange d’idées, les situations dans lesquelles se développent des initiatives créatrices, des réflexions critiques ou pour dire en résumé (même si ça vous fait sourire) une pensée libre. Vous allez protester : ni l’enseignement, ni la mathématique, ni la communication ne sont des « grandeurs mesurables ». Et puis, pourquoi ce facteur m au premier degré, ce facteur c au second degré ? Vous savez d’avance que je n’ai aucun argument sérieux pour justifier cette formule. Alors, simple élucubration, fantaisie ? Non, provocation, provocation pure ! Je m’explique. Ou plutôt je me répète. (...) Voyez le désastre : c nul et tout petit, vous aurez beau soigner votre m, en faire un bijou, rédigé par Cauchy et astiqué par Hilbert, à la sortie de la classe observez E tout efflanqué, minable qui vous fait honte. (...) Encore une fois, il faut penser en même temps à m et à c. C’est pourquoi je tiens à l’exposant 2 pour c. On le néglige tellement qu’il faut attirer l’attention sur lui. (...) Oui, même dans un domaine qui paraît aussi éloigné des « mouvements de l’âme » que la mathématique ou la mécanique, le professeur est un intercesseur, un comédien, un metteur en scène ; il doit savoir jouer des éclairages, ménager des ombres (si suggestives parfois). D’ailleurs, dans la vraie formule E=mc² celle d’Einstein, c n’est-il pas relatif à la lumière ? "
Extrait d'un texte de Gilbert Walusinski , ancien président de l'APMEP* .
*(association des professeurs de mathématiques de l'enseignement public)
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