25 septembre 2007

 

Mathématiques et langue française

Baryton :Le terme est dérivé du grec barytonos : dont la voix a un ton grave.
Grave dérive du latin gravis : lourd (ou pesant)
Barycentre Initialement « le centre des poids »

Un peu d’étymologie permettra de retenir que la notion mathématique de barycentre est liée à la notion physique de centre de masse ou de centre de gravité.

Travailler sur la formation des mots mathématiques, sur les sens qu'ils peuvent porter à priori permet de se forger une image mentale en cohérence avec l'objet désigné et alléger considérablement la mémoire .

C’est ce que je m’efforce de faire ,quitte à provoquer le désarroi de quelques élèves qui ont cru bien faire en s’orientant dans une filière scientifique pour échapper à leurs faiblesses en Français.

Le texte qui suit , extrait de « Il n’est pas de voie royale… » par Didier Nordon U.F.R. Mathématiques Université Bordeaux , leur est destiné :

"Lorsque les mathématiciens emploient un mot usuel en lui donnant un sens
savant, ils essaient en général de respecter le sens usuel: le sens savant peut être
une abstraction du sens usuel (exemples: fonction, limite, droite…), ou un jeu avec ce sens usuel (tribu, groupe…), ou encore s’appuyer sur le sens usuel pour aider à l’intuition (ouvert, fermé…). Ainsi, Bourbaki fut un véritable écrivain: il a enrichi la langue, en renouvelant le sens de certains mots; d’où ses succès «mondains» en dehors du milieu mathématique. Les mathématiciens ne font pas comme les physiciens, qui désignent sous le nom de «parfumés» ou de «colorés» des quarks, pour lesquels de tels termes n’ont aucun rapport avec la notion habituelle de parfum ou de couleur.

En mathématiques, les mots ne sont pas des désignations inertes, séparées radicalement des objets qu’ils désignent: mots et objets interagissent de façon parfois intime.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, cela rend la compréhension plutôt plus difficile: il faut être capable de se laisser inspirer par le sens usuel, le cas échéant, sans se laisser tromper par lui, sans prendre pour une démonstration les effets de sens induits par le sens usuel. Un tel effort demande un entraînement spécifique...
Que la langue soit un référent des mathématiques se voit également dans le fait
que les difficultés logiques sont capitales pour elles (plus que pour les autres
sciences). Or les difficultés logiques (les paradoxes, par exemple) sont souvent des difficultés de langue.

Bref, les mathématiques dépendent de la langue à un point extrême."

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