12 février 2008
Savoir mathématique, savoir utile (par Jean-Louis Piednoir,inspecteur général honoraire).
Il existe dans la société une coquetterie, celle d’être nul en mathématiques ou de n’y avoir rien compris. Dans d’autres champs disciplinaires on cache soigneusement ses insuffisances.
Elle est accompagnée de poncifs du type, les mathématiques ne servent qu’à la sélection et on affirme sans rire que, par exemple, les futurs médecins sont sélectionnés par la mathématique alors qu’elle est très peu présente dans les épreuves ; ou bien que pour, ceux qui en ont besoin pour leur métier, il existe des logiciels qui leur dispensent de son étude. Ce courant de « pensée » a eu une influence quantifiable par la baisse des horaires dans l’enseignement français, surtout au lycée.
Actuellement une réaction se fait jour et touche tous les domaines de l’enseignement. Les évaluations internationales montrent que la compétence mathématique des jeunes français, sans être mauvaise, n’est pas supérieure à celle d’autres pays.
Comparant sur les mêmes épreuves, à 10 ans d’intervalle, les performances de collégiens ou d’élèves de seconde des spécialistes de l’évaluation, pourtant peu suspects d’être des adeptes de la baisse de niveau, notent une réussite moindre, parfois dans des proportions importantes, en géométrie ou en calcul. Ceci a des conséquences quant à la compréhension critique de l’information quantitative dont les médias sont friands. Les sondages, les chiffres de l’actualité économique risquent d’être de plus en plus mal interprétés.
Dans un tout autre domaine, à la suite d’un grave accident survenu dans un hôpital par défaut de compréhension de la proportionnalité,l’inspection générale des affaires sociales (l’IGAS) a reproché à la formation aux soins infirmiers de ne pas avoir entretenu les compétences mathématiques de leurs étudiants. En physique, en ingénierie, des voies de plus en plus nombreuses demandent une amélioration de la formation mathématique dans la filière scientifique du lycée.
Les considérants évoqués ci-dessus sont l’occasion de réfléchir sur le rôle du professeur de mathématiques, sur la pédagogie qu’il utilise. D’évidence la formation du futur citoyen est en jeu.
Au premier niveau, fondamental pour la suite, il faut définir ce que nul ne peut ignorer pour se conduire dans les sociétés modernes, c’est l’objet du «socle» actuellement élaboré, objet de notre article destiné à ceux qui enseigne dans le premier degré.
Toujours sur le registre de la formation du citoyen il est maintenant fort utile de savoir comment fonctionnent les sondages dont on nous abreuve lors des périodes électorales mais qui sont quotidiennement utilisés, pour lancer un nouveau produit, pour connaître l’état d’esprit de l’opinion ou, plus fondamentalement, avoir une idée de l’utilité d’un médicament ou de la qualité d’une production industrielle Une première initiation vous est proposée.
L’informatique ne peut se substituer à la réflexion mathématique.
Au contraire elle l’amplifie, elle en multiplie les possibilités d’applications dans tous les domaines. Nos élèves sont souvent familiers de la manipulation d’Internet, de certains logiciels.
Encore faut-il leur en apprendre un usage rationnel. Les mêmes outils offrent des ressources, des moyens pédagogiques dont auraient rêvé nos prédécesseurs. S’en servir c’est accroître l’efficacité de notre enseignement et en plus monter aux élèves ce qu’est la maîtrise de l’outil. On lira avec profit les témoignages de collègues sur l’usage pédagogique de l’informatique.
Jean-Louis PIEDNOIR
inspecteur général honoraire
de l’Éducation nationale
Elle est accompagnée de poncifs du type, les mathématiques ne servent qu’à la sélection et on affirme sans rire que, par exemple, les futurs médecins sont sélectionnés par la mathématique alors qu’elle est très peu présente dans les épreuves ; ou bien que pour, ceux qui en ont besoin pour leur métier, il existe des logiciels qui leur dispensent de son étude. Ce courant de « pensée » a eu une influence quantifiable par la baisse des horaires dans l’enseignement français, surtout au lycée.
Actuellement une réaction se fait jour et touche tous les domaines de l’enseignement. Les évaluations internationales montrent que la compétence mathématique des jeunes français, sans être mauvaise, n’est pas supérieure à celle d’autres pays.
Comparant sur les mêmes épreuves, à 10 ans d’intervalle, les performances de collégiens ou d’élèves de seconde des spécialistes de l’évaluation, pourtant peu suspects d’être des adeptes de la baisse de niveau, notent une réussite moindre, parfois dans des proportions importantes, en géométrie ou en calcul. Ceci a des conséquences quant à la compréhension critique de l’information quantitative dont les médias sont friands. Les sondages, les chiffres de l’actualité économique risquent d’être de plus en plus mal interprétés.
Dans un tout autre domaine, à la suite d’un grave accident survenu dans un hôpital par défaut de compréhension de la proportionnalité,l’inspection générale des affaires sociales (l’IGAS) a reproché à la formation aux soins infirmiers de ne pas avoir entretenu les compétences mathématiques de leurs étudiants. En physique, en ingénierie, des voies de plus en plus nombreuses demandent une amélioration de la formation mathématique dans la filière scientifique du lycée.
Les considérants évoqués ci-dessus sont l’occasion de réfléchir sur le rôle du professeur de mathématiques, sur la pédagogie qu’il utilise. D’évidence la formation du futur citoyen est en jeu.
Au premier niveau, fondamental pour la suite, il faut définir ce que nul ne peut ignorer pour se conduire dans les sociétés modernes, c’est l’objet du «socle» actuellement élaboré, objet de notre article destiné à ceux qui enseigne dans le premier degré.
Toujours sur le registre de la formation du citoyen il est maintenant fort utile de savoir comment fonctionnent les sondages dont on nous abreuve lors des périodes électorales mais qui sont quotidiennement utilisés, pour lancer un nouveau produit, pour connaître l’état d’esprit de l’opinion ou, plus fondamentalement, avoir une idée de l’utilité d’un médicament ou de la qualité d’une production industrielle Une première initiation vous est proposée.
L’informatique ne peut se substituer à la réflexion mathématique.
Au contraire elle l’amplifie, elle en multiplie les possibilités d’applications dans tous les domaines. Nos élèves sont souvent familiers de la manipulation d’Internet, de certains logiciels.
Encore faut-il leur en apprendre un usage rationnel. Les mêmes outils offrent des ressources, des moyens pédagogiques dont auraient rêvé nos prédécesseurs. S’en servir c’est accroître l’efficacité de notre enseignement et en plus monter aux élèves ce qu’est la maîtrise de l’outil. On lira avec profit les témoignages de collègues sur l’usage pédagogique de l’informatique.
Jean-Louis PIEDNOIR
inspecteur général honoraire
de l’Éducation nationale
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