21 janvier 2009
Même les fourmis .
Antoine Wystrach (Thésard UPS) et Guy Beugnon (Directeur de recherche CNRS), du Centre de Recherches sur la Cognition Animale (CRCA - UPS/CNRS), montrent pour la première fois que des insectes peuvent utiliser des informations liées à la géométrie de l'espace pour s'orienter même en présence de repères visuels saillants. Cette capacité de navigation n'avait à ce jour était démontrée que chez des vertébrés, incluant l'homme, ce qui conduisait à l'hypothèse de l'existence d'un module spécifique au traitement de la géométrie, aujourd’hui remis en cause. Ces résultats sont publiés le 13 janvier 2009 dans la revue Current Biology.
Les chercheurs ont étudié les performances de réorientation de fourmis Gigantiops destructor déplacées au centre d’une arène rectangulaire dont l’un des coins présente une sortie permettant de revenir au nid. Comme les vertébrés, les fourmis choisissent à 50% le coin correct et à 50% le coin incorrect diamétralement opposé ; ces deux coins partagent en effet les mêmes relations géométriques avec les côtés qui leurs sont adjacents.
Les performances des fourmis, supérieures à celles observées chez des enfants âgés de 4 ans (25% de choix pour chaque coin), peuvent s'expliquer sur la base d'un traitement visuel de l’information spatiale. Les insectes mémorisent une image de l’espace environnant le coin correct et se déplacent ensuite vers les points de l’espace qui présentent le moins de disparité avec cette image (view-based matching process).