31 janvier 2015

 

Ελπίζουμε (Esperamos) Μπορούμε να (Podemos) .


En novembre 2010 , j'écrivais ceci : (le billet entier est là)
" L’Union européenne est la deuxième puissance économique mondiale (et même la première parfois suivant le taux de change euro/dollar) avec près de 30% du PIB mondial; elle est aussi la première puissance agricole, industrielle et de service au monde. Mais encore : la première puissance sportive de la planète, la première puissance nucléaire civile, la deuxième puissance spatiale du monde, la deuxième puissance technique du monde, la troisième puissance démographique du monde, la troisième puissance nucléaire militaire. La région la moins inégalitaire du monde .
 L'Allemagne, à elle seule, avec 13 fois moins d'habitants que la Chine, était encore il y a quelque mois la première puissance exportatrice du monde (elle a été dépassée par la Chine depuis peu)."

 Un jour, peut-être, le gouvernement fédéral de l'Europe Unie émettra des emprunts d'état européens garantis par L'Europe, toute l'Europe, pour servir les peuples européens, tous les peuples.
Porté par la victoire de Syrisa en Grèce, le parti espagnol Podemos démarre une année électorale avec une grande manifestation ce samedi à Madrid en promettant de renverser une classe dirigeante qu'il juge corrompue. Podemos, formé il y a un an à peine, ne pouvait pas prévoir la date des élections en Grèce ni le succès de Syriza quand il convoqué cette "Marche du changement". Mais il ne pouvait pas mieux tomber.
  "L'espoir arrive", s'est écrié le chef de la nouvelle formation, Pablo Iglesias, à l'annonce de la victoire dimanche d'Alexis Tsipras, le nouveau Premier ministre grec. 
Ja, wir müssen es machen , Frau Merkel . 
Ja, wir können ! 
Lentement mais sûrement, les lignes bougent .
le compte à rebours a commencé.
Esperamos !
Y claro que Podemos !
samedi 31/01/2015, puerta del sol, Madrid : "Si se puede, si se puede !" 


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30 janvier 2015

 

Le point de vue d'Alain Badiou - Le rouge et le tricolore .

Aujourd’hui, le monde est investi en totalité par la figure du capitalisme global, soumis à l’oligarchie internationale qui le régente, et asservi à l’abstraction monétaire comme seule figure reconnue de l’universalité.
Dans ce contexte désespérant s’est montée une sorte de pièce historique en trompe-l’œil. Sur la trame générale de « l’Occident », patrie du capitalisme dominant et civilisé, contre « l’islamisme », référent du terrorisme sanguinaire, apparaissent, d’un côté, des bandes armées meurtrières ou des individus surarmés, brandissant pour se faire obéir le cadavre de quelque Dieu ; de l’autre, au nom des droits de l’homme et de la démocratie, des expéditions militaires internationales sauvages, détruisant des Etats entiers (Yougoslavie, IrakLibyeAfghanistanSoudan, Congo, MaliCentrafrique…) et faisant des milliers de victimes, sans parvenir à rien qu’à négocier avec les bandits les plus corruptibles une paix précaire autour des puits, des mines, des ressources vivrières et des enclaves où prospèrent les grandes compagnies.
C’est une imposture de présenter ces guerres et leurs retombées criminelles comme la contradiction principale du monde contemporain, celle qui irait au fond des choses. Les troupes et polices de la « guerre antiterroriste », les bandes armées qui se réclament d’un islam mortifère et tous les Etats sans exception appartiennent aujourd’hui au même monde, celui du capitalisme prédateur.
Diverses identités factices, se considérant chacune comme supérieure aux autres, se taillent férocement dans ce monde unifié des lambeaux de domination locale. On a du même monde réel, où les intérêts des agents sont partout les mêmes, la version libérale de l’Occident, la version autoritaire et nationaliste de la Chine ou de la Russie de Poutine, la version théocratique des Emirats, la version fascisante des bandes armées… Les populations sont partout sommées de défendre unanimement la version que le pouvoir local soutient.
Il en ira ainsi tant que l’universalisme vrai, la prise en main du destin de l’humanité par l’humanité elle-même, et donc la nouvelle et décisive incarnation historico-politique de l’idée communiste, n’aura pas déployé sa neuve puissance à l’échelle mondiale, annulant au passage l’asservissement des Etats à l’oligarchie des propriétaires et de leurs serviteurs, l’abstraction monétaire, et finalement les identités et contre-identités qui ravagent les esprits et en appellent à la mort.

Par Alain Badiou (Philosophe, dramaturge et écrivain)

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28 janvier 2015

 

Détresse .

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Le point de vue d'André Malraux [Note sur l'Islam], 3 juin 1956 .



[Note sur l’Islam] 
La nature d'une civilisation, c'est ce qui s'agrège autour d'une religion. Notre civilisation est incapable de  construire un temple ou un tombeau. Elle sera contrainte de trouver sa valeur fondamentale, ou elle se décomposera.
C'est le grand phénomène de notre époque que la violence de la poussée islamique. Sous-estimée par la plupart de nos contemporains, cette montée de l'islam est analogiquement comparable aux débuts du communisme du temps de Lénine.

Les conséquences de ce phénomène sont encore imprévisibles.

 A l'origine de la révolution marxiste, on croyait pouvoir endiguer le courant par des solutions partielles. Ni le christianisme, ni les organisations patronales ou ouvrières n'ont trouvé la réponse. De même aujourd'hui, le monde occidental ne semble guère préparé à affronter le problème de l'islam. En théorie, la solution paraît d'ailleurs extrêmement difficile. 
Peut-être serait-elle possible en pratique si, pour nous borner à l'aspect français de la question, celle-ci était pensée et appliquée par un véritable homme d'Etat.
 Les données actuelles du problème portent à croire que des formes variées de dictature musulmane vont s'établir successivement à travers le monde arabe. Quand je dis «musulmane» je pense moins aux structures religieuses qu'aux structures temporelles découlant de la doctrine de Mahomet. Dès maintenant, le sultan du Maroc est dépassé et Bourguiba ne conservera le pouvoir qu'en devenant une sorte de dictateur. Peut-être des solutions partielles auraient-elles suffi à endiguer le courant de l'islam, si elles avaient été appliquées à temps. 
Actuellement, il est trop tard ! Les «misérables» ont d'ailleurs peu à perdre.
...
André Malraux, le 3 juin 1956.

Source: Institut Charles de Gaulle.

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27 janvier 2015

 

Le minotaure planétaire - YANIS VAROUFAKIS .

        feuilleter ici

 De YANIS VAROUFAKIS, ministre des finances du nouveau gouvernement grec . Universitaire globe-trotteur (Il a enseigné dans diverses universités britanniques, au Texas et pendant douze ans à l’Université de Sidney), appartenant au club très restreint de ceux qui avaient prédit la crise des subprimes, Yanis Varoufakis, diplômé en mathématiques et statistiques et docteur en économie, est le nouveau ministre grec des Finances attendu à Bruxelles pour négocier la dette. Son discours sur la crise est iconoclaste, il est opposé depuis le début aux plans de sauvetage financiers mais résolu au maintien dans l'euro.

Voici un extrait de la préface de l’auteur à l’édition française :
Delors, Mitterrand, Kohl et leurs successeurs
En 1993, alors que ses efforts pour poser les fondations de la zone euro commençaient à porter leurs fruits, Jacques Delors eut un pressentiment : il fallait à l’union monétaire européenne un peu plus que les règles de Maastricht et une banque centrale calquée sur le modèle de la Bundesbank. Jacques Delors était correctement arrivé à la conclusion qu’une émission obligataire commune à la zone euro devait être créée pour qu’il soit possible de prévenir les chocs et être en mesure de se remettre d’aplomb après qu’ils ont frappé. À cette fin, dans un Livre Blanc présenté en décembre 1993, il recommandait que ces euro-obligations de fait soient intégrées en tant que rouage essentiel du mécanisme de la zone euro et, en outre, qu’un Fonds d’investissement européen soit lui-aussi institué.
Pour donner à sa recommandation élan politique et poids au niveau macroéconomique, Jacques Delors essaya de convaincre le Président Mitterrand que ces euro-obligations joueraient pour la zone euro un rôle similaire à celui que les Union Bonds avaient joué pour le New Deal de Franklin Roosevelt, où ils permirent le financement d’un vaste programme de redressement tiré par l’investissement, qui autorisa le déficit budgétaire fédéral des USA à se maintenir à un faible niveau, de 1933 jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale.
Mitterrand écouta avec la plus grande attention, mais répondit : « Jacques, vous avez raison. L’union monétaire européenne a besoin de ces instruments. Mais, nous ne les créerons pas. Helmut (Kohl) et moi-même n’avons pas la puissance politique suffisante pour cela. Nous avons le pouvoir de lier entre eux les pays sur le plan monétaire, de forger une monnaie commune. Mais nous n’avons pas le pouvoir d’établir une dette commune. Laissez-moi cependant vous dire ceci : lorsque, dans 10 ou 15 ans, une grande crise financière viendra à frapper l’Europe, nos successeurs devront faire le choix suivant : soit mettre en œuvre votre idée, soit laisser l’union monétaire européenne s’effondrer ».
François Mitterrand avait vu juste sur deux points : une crise mondiale majeure est bien survenue 15 ans plus tard, en 2008, et les dirigeants européens se trouvent bien devant un dilemme entre consolidation (d’un type similaire à l’union obligataire proposée par Jacques Delors) et éclatement. Là où François Mitterrand et Helmut Kohl se sont trompés est dans leur conviction (tacite) que leurs successeurs allaient choisir la consolidation. À ce jour, ceux-ci se précipitent, tels des somnambules, droit vers l’éclatement…
Ce livre fait la lumière non seulement sur les causes de cette crise que le Président Mitterrand avait anticipée de manière prophétique mais, aussi, sur les raisons pour lesquelles ses successeurs se comportent comme des lapins tétanisés par l’irrémédiable avancée des phares d’un camion dans la nuit.

Ndlr:

Donc, bien avant la création de l'euro, notre vénérable président Mitterrand avait été prévenu que celle ci aboutirait à une situation économique et financière bancale dans toute l'Europe, mais il s'en foutait complètement, ce n'était pas son problème mais celui de ses successeurs .

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24 janvier 2015

 

Le point de vue de Jean Jaurès .

" Partout où il y a des patries, c'est à dire des groupes historiques ayant conscience de leur continuité et de leur unité, toute atteinte à la liberté et à l'intégralité de ces patries est un attentat à la civilisation, une rechute en barbarie."

Jaurès - l'armée nouvelle (1910)

ndlr . Supplique aux politiques et aux journalistes :

S'il vous plaît, cessez de nous rebattre les oreilles avec vos notions  de communautés, de droit à la différence, d'amalgame, de tolérance. Tous ces termes sont emplis d'ambiguïté .
Quand je converse avec un de mes compatriotes, je n'ai pas à tolérer que mon interlocuteur soit une femme ou un juif ou un homo, je m'en fous .
En France, il n'y a que des Français, peut importe qu'ils soient chrétiens, juifs ou musulmans, homosexuels ou pas, originaires du Nord ou du Sud de la Méditerrannée: Toutes ces différences relèvent de la sphère privée. 
La République exige seulement de ses enfants qu'ils soient cultivés, fraternels, humains et que tous respectent la même loi.




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20 janvier 2015

 

Osons .


"Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles."


Sénèque, Lettres à Lucilius, Livre XVII

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17 janvier 2015

 

Le point de vue d'Emile Cioran .



"Toute croyance rend insolent ; nouvellement acquise, elle avive les mauvais instincts ; ceux qui ne la partagent pas font figure de vaincus et d'incapables, ne méritant que pitié et mépris. Observez les néophytes en politique et surtout en religion, tous ceux qui ont réussi à intéresser Dieu à leurs combines, les convertis, les nouveaux riches de l'Absolu. Confrontez leur impertinence avec la modestie et les bonnes manières de ceux qui sont en train de perdre leur foi et leurs convictions..."

Émile Michel Cioran / 1911-1995 / (Syllogismes de l'amertume)

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15 janvier 2015

 

Le point de vue de Régis Debray

ICI:
Les Matins - Au lendemain de la marche...

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13 janvier 2015

 

Mare Nostrum

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11 janvier 2015

 

Le point de vue de Platon .

«Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien et de personne, alors c’est là en toute beauté et en toute jeunesse le début de la tyrannie.» 

Platon-la République

NDLR: Message aux responsables politiques
Ce discours peut encore paraître réactionnaire à certains esprits mal structurés, car, il y a, dans hélas trop de cerveaux, un amalgame entre autorité et pouvoir coercitif. 
Alors que, l’autorité est le contraire de l’oppression, elle est nécessaire à la sérénité et doit être souriante .
C’est une structure partagée, une mise en relation hiérarchisée entre deux acteurs dans laquelle chacun occupe des places différentes : Un élève n'est pas l'égal d'un professeur, il faut le dire et le faire accepter des élèves comme condition préalable à l'acte d'enseigner .
On doit évidemment s’opposer aux excès de pouvoir, mais on ne peut être anti-autorité car cela conduit à une négation de soi-même dans un premier temps et à la barbarie dans les cas extrêmes .
Nous irons manifester aujourd'hui, mais en espérant vivement que ce ne soit que la toute première des réponses .

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Le point de vue de Voltaire .

"Toute secte, en quelque genre que ce puisse être, est le ralliement du doute et de l'erreur.
Scotistes, thomistes, réaux, nominaux, papistes, calvinistes, molinistes, jansénistes ne sont que des noms de guerre.
Il n'y a point de secte en géométrie ; on ne dit point un euclidien, un archimédien.
Quand la vérité est évidente, il est impossible qu'il s'élève des partis et des factions. Jamais on n'a disputé s'il fait jour à midi."

(Voltaire / 1694-1778 / Dictionnaire philosophique)


"Lorsqu'une fois le fanatisme a gangrené un cerveau, la maladie est presque incurable. Que répondre à un homme qui vous dit qu'il aime mieux obéir à Dieu qu'aux hommes, est sûr de mériter le ciel en vous égorgeant ? Ce sont d'ordinaire les fripons qui conduisent les fanatiques, et qui mettent le poignard entre leurs mains ; ils ressemblent à ce Vieux de la Montagne qui faisait, dit-on, goûter les joies du paradis à des imbéciles, et qui leur promettait une éternité de ces plaisirs dont il leur avait donné un avant-goût, à condition qu'ils iraient assassiner tous ceux qu'il leur nommerait."
(Voltaire / 1694-1778 / Dictionnaire philosophique)

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10 janvier 2015

 

Point de vue de Boris Cyrulnik, neuropsychiatre

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